Partenariat avec la Tunisie: Un remède anticrise

Dernière mise à jour le 7 Mar 2023
Situation-économique-de-La-Tunisie
 
Je voudrais donc me limiter à souligner trois idées forces : 1- La Crise est bien entendu une contrainte forte mais peut être aussi une opportunité. 2- Le partenariat industriel entre les entreprises de nos deux pays est un partenariat gagnant gagnant. 3- L’évolution récente de ce partenariat dans un bon nombre de cas vers la remontée des filières et l’innovation.  
 

1- La première idée concerne donc la crise, contrainte forte qui pèse sur les entreprises aussi bien en Tunisie qu’en France. Mais si nous ne trompons de réponse, en écartant notamment la tentation protectionniste, la crise peut représenter une opportunitépour accroître la compétitivité globale des entreprises de la zone euro med. En d’autres termes, nous qui vivons les mêmes difficultés, la crise doit pouvoir nous rapprocher.

2- La deuxième idée que je voudrais souligner est qu’il ne faut pas se tromper de concurrent et contrairement à certaines idées reçues lorsqu’une entreprise française s’implante en Tunisie, dans la majorité des cas, elle pérennise l’emploi en France. Ce qui n’est pas le cas dans les délocalisations lointaines et totales qui différent de ce que je qualifierais d’implantations de proximité et de complémentarité.

Et ce n’est pas des paroles en l’air, les données globales et les centaines de cas de partenariat  illustrent bien cette idée. D’abord les données globales, elles montrent bien qu’entre la Tunisie et la France c’est bien un partenariat gagnant gagnant.

Ainsi entre 1995 et 2008 les échanges entre nos deux pays ont plus que triplé passant de 2 à près de 7 Milliards d’Euros. Les exportations industrielles tunisiennes vers la France ont quadruplé passant de 1 à 4 Milliards d’Euros. Mais les importations par la Tunisie de produits français ont triplé passant de 1 à 3 Milliards d’Euros.

Cette dynamique a permis aussi de tripler le nombre d’entreprises industrielles françaises installées en Tunisie passant de 400 à 1200 (tous les cinq jours une nouvelle entreprise française s’implante en Tunisie et le processus continu), ce qui a permis de doubler les emplois que ces entreprises ont engendré, ce nombre passant de 50.000 à 100.000 entre 1995 et 2008.

Mais ces 100.000 emplois crées en Tunisie ont permis d’en créer ou d’en pérenniser autant en France, la meilleure preuve provient des centaines d’exemples concrets.

Nous allons en découvrir quelque uns, forts instructifs, dans un instant, je pourrais en citer beaucoup d’autres qui illustrent parfaitement que les quelques 2000 entreprises européennes implantées  en Tunisie dont plus de la moitié sont françaises tirent une partie de leur potentiel de croissance de leur site tunisien.

Cela rejoint le slogan de notre campagne promotionnelle présenté il y a un instant : Looking for Grouth Think Tunisia : The Euromed Valley for Industry and Technology. Autrement dit en bon français : le partenariat avec la Tunisie, c’est un remède anti-crise. Cette campagne promotionnelle sera menée conjointement avec l’UTICA démarrera en Europe à partir de début mai.

 

Dans ce cadre, permettez-moi de rappeler ici le témoignage de l’entreprise CORTIS présenté l’an dernier :

CORTIS est une société française dans les TIC :

  • En 2004, elle avait 50 emplois en France et était soumise à une vive concurrence.
  • Elle a crée une filiale en Tunisie et a maintenant 700 emplois en France et 500 en Tunisie.

De même l’entreprise de confection « C2S » :

  • En 2000 elle avait 140 emplois en France dans un bassin qui perdait ses entreprises textiles,
  • En s’implantant en Tunisie, « C2S » a échappé au sort de ses nombreuses consoeurs qui ont fermé, elle a préservé ses emplois en France et a crée 200 emplois en Tunisie.

Ces exemples et tant d’autres montrent qu’une péréquation de coût entre sites de part et d’autre de la méditerranée renforce la compétitivité globale de l’ensemble.

Une autre composante de ce partenariat gagnant qui contribue à la progression de nos échanges, c’est la politique de contrepartie industrielle (pour ne pas utiliser le mot en principe proscrit de compensation) qui a fait ses preuves dans l’automobile et l’aéronautique.

En effet, si contrairement à la plupart des pays en développement, le parc automobile tunisien est quasi exclusivement européen et non asiatique cela est sans doute du à la compétitivité de l’industrie européenne, mais pas seulement, car c’est un choix volontariste du gouvernement tunisien en contrepartie de la fabrication de composants en Tunisie.

De même dans l’aéronautique avec le projet phare d’AEROLIA en contrepartie de contrats à long terme d’achat d’Air Bus.
Tout cela pour redire que si la crise induit des fortes pressions à court terme, elle présente aussi des opportunités structurelles.

C’est ce qui se dégage de l’étude stratégique 2016 qui fixe des objectifs ambitieux : doublement des exportations et 100.000 créations nettes d’emplois industriels à cet horizon.

Un certain nombre de facteurs objectifs comme le renchérissement des pays de l’Est, un relatif retour de Chine et la montée en gamme de nos avantages comparatifs font que les prochaines années seront très porteuses pour l’industrie tunisienne et pour les partenaires qui voudront bien s’y associer.

Evolution de nos avantages comparatifs cela se traduit en particulier par l’innovation et la remontée de filière qui est en marche, de la sous-traitance à la co-traitance et au  développement, c’est la TROISIEME IDEE que je voulais souligner.

SAGEM, TELNET, ACTIA, ST MICROELECTIQUE et tant d’autres entreprises ont depuis peu lancé, en parallèle à leurs unités industrielles, des bureaux d’ingeniering et de conception.

Notre plan stratégique vise à décupler le nombre d’ingénieur travaillant dans ce type de structure.

Ce plan stratégique a aussi mis en évidence une liste d’une vingtaine de technologies clés à maîtriser : Electronique embarquée, Mécatronique, Calculs hautes performances, Multiplexage, Textiles et Plastiques techniques, Matériaux composites,…je ne citerais pas toute la liste.

D’autre part, nous sommes passés entre 1995 et 2008 de moins de 100 000 à 360 000 étudiants, soit 3,6 % de la population à l’université, un taux similaire au taux français.

Ce potentiel de ressources humaines, les moyens conséquents consacrés à l’éducation (20% du budget) et à la recherche développement (1,25 % du PIB) rendent crédible et nécessaire cette évolution par le haut de notre partenariat.

Les accords que nous avons déjà eu le plaisir de signer entre les deux Ministères français et tunisiens de l’industrie concernant notamment les partenariats entre pôles de compétitivité et entre centres techniques industriels des deux pays ainsi que les accords entre pôles qui seront signés cet après midi sont une illustration de notre volonté commune d’aller de l’avant dans cette voie du partenariat renforcé, un partenariat par le haut, par l’innovation et le développement technologique conjoint.

Afif Chelbi

Ministre de l’Industrie, de l’Energie et des PME
Intervention lors du Forum d’Affaires Tuniso-Français A l’occasion de la Visite du Premier Ministre Français, M. François Fillon à Tunis le 24 avril 2009

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