La rénovation de sites web

Durée de vie d’un site web

Un site web vieillit à la fois techniquement et visuellement.

Techniquement, car ce qui est à la pointe de la technique sera forcément dépassé quelques années plus tard.

Pire, une technologie soi-disant « incontournable » un jour peut être totalement abandonnée quelques mois plus tard, remplacée par d’autres technologies, plus ou moins éprouvées d’ailleurs.

Prenons l’exemple de Flash* : cette technologie du Web permet d’animer certains sites ou même d’en réaliser d’autres de façon excessivement dynamique sur un plan visuel. En plus, Flash permettait un affichage (rendu visuel) identique quel que soit le navigateur Web*. Du coup, en 2007, Flash était utilisé sur plus de la moitié des sites Web.

Aujourd’hui, un site possédant du Flash se prive d’une partie importante du trafic Web (entre 20 et 50% selon le secteur d’activité) ; car une partie des navigateurs Web* (mobiles et tablettes notamment) ne le supportent pas.

L’alternative du Flash est la technologie HTML5. Mais celle-ci est encore très jeune : elle a été adoptée avant même que la norme soit finalisée, et n’est pas supportée de manière uniforme par tous les navigateurs Web*.

Et cet exemple se retrouve dans de nombreux choix technologiques : ActiveX, Mootools, taille d’écrans, CMS* (Xoops, Joomla,…). Notre expérience montre que pour éviter un vieillissement prématuré, il est préférable d’opter pour des technologies simples et éprouvées. Même si cela doit rendre le site moins « sexy ». Tout est question de Retour sur Investissement à terme : souhaitez-vous privilégier l’impact immédiat ou la durée de vie ?

Au-delà des questions purement techniques, il y a les questions graphiques : l’aspect graphique d’un site joue considérablement (beaucoup plus que la technique en tout cas) sur la perception du vieillissement. Après 3, 4 ou 5 ans, un site Web parait généralement démodé, d’autant plus s’il était considéré comme très « tendance » lors de sa création.

En résumé : les technologies les plus récentes peuvent être rapidement dépassées ou sources de dysfonctionnements ; les graphismes « hypes » le sont souvent de manière éphémère…

En conséquence, sachez attendre et voir avant de décider d’un grand changement, d’un renouvellement de fond, d’une modification lourde de votre site Web…

Et commencez tout simplement par envisager un « relooking intelligent », une « rénovation raisonnée » ou même un « simple rafraichissement » de votre site Web.

Relooking, Rénovation ou Rafraichissement ?

Avant de parler de rénovation à proprement parler, il est possible de redonner un peu de fraicheur à son site web, qu’il s’agisse d’un blog*, d’un site vitrine*, ou d’un site d’e-commerce*.

Refaire le « tour du propriétaire » une fois par an, c’est l’occasion de revoir ce qui paraissait comme judicieux à un certain moment, avec un œil neuf et plus de recul… Accessoirement, c’est souvent l’occasion de se rendre compte qu’un hyperlien provoque une erreur d’affichage ; ou encore l’opportunité de découvrir une coquille qui saute aux yeux dans un texte pourtant relu une dizaine de fois.

Suivant l’importance de votre site web (simple vitrine ou site marchand), vous avez dû prévoir un budget mensuel de « maintenance et évolution » qui peut prendre en charge ces corrections. Dans le cas contraire, comme pour une voiture qu’il faut réviser tous les ans, investir un peu régulièrement pour remettre les choses en place permet de prolonger la durée de vie de votre site Web.

Ce point annuel est également l’occasion de remarquer que certains choix de design (couleurs, pictogrammes, photos,…) ne sont plus dans l’ère du temps. Certes, les modifier requiert des compétences graphiques ou d’être toujours en contact avec son prestataire ; mais c’est un bon moyen de lui donner « un second souffle » à moindre frais. Car « refaire un site » est autrement plus coûteux. Si ce n’est pas fait de manière régulière, par le biais d’une prestation de Référencement Naturel à titre d’exemple, ce point annuel est aussi le moment d’analyser les statistiques du site : pages les plus fréquentées, parcours des internautes, leur facilité à prendre contact ou trouver l’information qu’ils cherchent,… Vous pouvez à cette occasion (faire) ajouter des « marqueurs » pour suivre certaines actions : clic sur un lien ou bouton, utilisation d’un formulaire, ajout d’un produit au panier… En fonction de l’analyse des statistiques, certaines adaptations pourront être planifiées : ajouter un lien de contact, déplacer un menu, changer un contenu…

Dans une certaine mesure, vous pouvez appliquer à votre site Web le principe du homestaging, qui consiste à gommer l’usure du temps et la personnalisation à outrance d’un logement en vue d’en faciliter la vente. La différence essentielle étant que vous ne faites pas cela pour vendre votre site, mais plutôt pour que votre site soit plus accueillant et plus vendeur auprès des internautes.

Rénover ou remplacer son site web ?

Lorsque vous consulterez une agence Web pour « faire évoluer » votre site Internet, celle-ci vous proposera le plus souvent de faire table rase de l’existant et de partir sur un site Web « tout neuf ».

C’est quelque chose qui est difficile à entendre, surtout lorsqu’on a mis « ses tripes » dans son site Web (pour qu’il nous ressemble) et surtout s’il représente un fort capital investi (en temps et/ou en argent). Mais cette approche n’est pas dénuée de sens :

• Graphiquement, partir de l’existant bride la créativité
• Techniquement, la solution utilisée par le site existant peut être aujourd’hui obsolète ou du moins dépassée

En effet, un CMS* en général et les CMS Opensource* en particulier évoluent (et vieillissent) très vite. Et il n’est pas toujours possible d’effectuer facilement une « mise à jour » d’une version à une autre. De plus, opter pour une mise à jour du site existant n’est pas toujours souhaitable, car cela bride les choix quant à la technologie pour le nouveau site.

Pour autant, partir sur un « nouveau site » n’est pas sans conséquences : pour un site vitrine, il faudra s’assurer que le prestataire reprendra les anciens contenus (ex. : actualités, newsletters). Quant aux textes de présentation, il faudra de toutes les façons les retravailler, pour les mettre à jour à minima (voir les changer).

Pour un site de e-commerce, c’est encore plus compliqué : il faut impérativement transférer la base client à minima, et idéalement les historiques de commande ; sans oublier bien sûr l’ensemble des données relatives aux produits (textes, visuels, avis clients…).

Autant de points à prévoir dès le début du projet, des points de vigilance que l’on a vite fait d’oublier… à moins d’être bien accompagné…

Werner Klinger
Ingénieur Conseil NTIC